Les kystes de l’ovaires sont des tumeurs fréquentes et qui rassemblent sous un même terme des pathologies de natures et d’évolutions très différentes. Il s’agit le plus souvent d’une excroissance remplie de liquide qui se développe sur la paroi de l’ovaire. On peut schématiquement séparer les kystes de l’ovaire en deux catégories distinctes :
Les kystes fonctionnelsIl ne s’agit pas à proprement parler d’une tumeur de l’ovaire mais plutôt d’un défaut d’ovulation (kyste folliculaire) ou d’une persistance du corps jaune (kyste lutéal). Ces anomalies physiologiques qui sont dépendante du cycle ont une évolution généralement simple. Les kystes fonctionnels disparaissent complétement et spontanément après la reprise d’un nouveau cycle. Ils peuvent rarement devenir volumineux et entrainer des troubles physiques et des complications. La lésion peut alors devenir symptomatique et entrainer :
Les complications les plus fréquentes sont la rupture Hémorragique du kyste ou le saignement dans le kyste. Le traitement est alors chirurgical et une cœlioscopie est réalisée en urgence pour laver la cavité péritonéale et arrêter un saignement actif. En conclusion le kyste fonctionnel disparait spontanément et se complique rarement. En cas de persistance on peut suspecter un kyste organique. Une ponction sous échographie est réalisée quelquefois pour accélérer sa disparition ou éliminer formellement un kyste de nature organique. |
Les kystes organiquesIl s’agit d’une véritable tumeur de l’ovaire qui peut être solide ou liquidienne. Elle est totalement indépendante du cycle et n’a pas de cause particulière. Les kystes organiques sont de nature très diverse et les plus fréquents sont les suivant :
Le diagnostic est souvent fortuit car quand ils ne sont pas compliqués, ils demeurent asymptomatiques. Une augmentation de volume de l’abdomen ou bien un examen clinique par un médecin permet de le suspecter. Le plus souvent le kyste est retrouvé de manière fortuite au décours d’un examen radiologique de l’abdomen. L’échographie pelvienne est l’examen de choix pour le diagnostic et une IRM est souvent prescrite afin de caractériser de manière précise la lésion. |
La torsion d’annexeLe poids du kyste peut entrainer une torsion de la trompe et de l’ovaire sur leur pédicule provoquant un arrêt brutal du flux sanguin et l’arrêt de la vascularisation de l’annexe (ovaire + trompe). Une nécrose de l’ovaire intervient dans les heures qui suivent la complication, conduisant en l’absence de prise en charge rapide à une destruction de l’annexe. La symptomatologie est caractéristique avec au premier plan une douleur latéro- pelvienne d’apparition brutale qui irradie dans les lombes. Une réaction péritonéale responsable de nausée et de vomissements peut compléter le tableau clinique. Cette douleur très intense va au bout de quelques heures devenir plus sourde pour disparaitre complétement, signant ainsi la nécrose complète de l’annexe. Le diagnostic est clinique et radiologique. A l’échographie on peut mettre en évidence un kyste organique (souvent Dermoïde) avec au doppler un arrêt des flux artériels. La Torsion d’annexe est une urgence chirurgicale. Une cœlioscopie doit être pratiqué dans les meilleurs délais afin de permettre la revascularisation de l’annexe et faire l’ablation du kyste. C’est le seul traitement qui permet le sauvetage de l’annexe. |
La rupture de kysteL’augmentation de volume du kyste quand il est liquidien peut provoquer une rupture de la coque et un écoulement du liquide contenu dans la cavité péritonéale. Une irritation péritonéale survient et provoque une douleur brutale pelvienne en projection de l’ovaire rompu. La douleur intense rapidement diffuse à l’ensemble de l’abdomen et s’accompagne d’un arrêt du transit et un météorisme. Le diagnostic est évoqué sur l’échographie qui met en évidence un kyste ovarien effondré associé à un épanchement liquidien dans la cavité péritonéale. Le traitement est essentiellement médical. Il consiste en une prise en charge antalgique qui fait appel aux anti-inflammatoires. Une cœlioscopie peut être réaliser en cas de doute diagnostic mais aussi en cas de rupture par saignement s’il ne s’interrompe pas spontanément. L’abcès ovarienC’est une complication iatrogène entrainée par une ponction de kyste sous échographie. il est suspectée en cas de fièvre et de douleurs pelviennes après ponction. Il est confirmé par une échographie et un prélèvement sanguin. Le traitement repose sur un traitement antibiotique intra veineux et très fréquemment par un drainage par cœlioscopie. |
Ablation chirurgicale du kyste (kystectomie). Ce geste est le plus souvent réalisée par cœlioscopie qui permet un diagnostic précis avec la possibilité de réaliser dans certain cas une analyse histologique en cours d’intervention (analyse extemporanée). Le kyste est dissocié de la coque de l’ovaire sans ablation de tissu ovarien ce qui permet de ne pas altérer la fonction ovocytaire.
La préservation de l’ovaire est toujours possible sauf en cas de lésion très volumineuse, de kyste précancéreux ou de cancer de l’ovaire.
Le geste opératoire peut être réalisé en chirurgie ambulatoire. Les suites sont simples et peu douloureuses mais impliquent un arrêt de travail d’au moins une semaine.